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Virgil Murder

PUBLIUS VERGILIUS MARO : 70 B.C. - 19 B.C.

Virgil-murder
Les poètes latins

  • Les brebis célestes
  • Ecrit le : 23-10-2010 23:40:48 par Visiteur
  • L’annotateur et traducteur M.F. Smith (ou W.H.D. Rouse, la version duquel Smith a rédigé pour la LCL) a observé que « 509 – 533 bracketed or placed after 563 by several editors. » Nous sommes dans le cinquième livre de De Rerum Natura de Lucrèce. Ce soupçon mérite d’être examiné de plus près. Tout d’abord, en parlant au sujet des astres comme des feus, l’auteur du passage mis ‘entre crochets’ par certains rédacteurs, a dit (523 – 525) « sive ipsi [ignes] serpere possunt/quo cuiusque cibus vocat atque invitat euntis,/flammea per caelum pascentis corpora passim. » (« ou encore ils glissent d'eux-mêmes, allant là où les appelle l'aliment qui oriente leur marche et cherchant çà et là dans les champs du ciel la matière de feu dont ils se repaissent. » – Philippe Remacle, ou un autre traducteur de son website. Á voir http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Lucrece/livre5.htm) « Lucr. is comparing the stars to sheep moving slowly over a field in search of grass. » - Smith/Rouse. Une idée assez ridicule et indigne d’un philosophe, même en écrivant de la poésie. Ensuite, au vers 5.514 se trouvent les mots « aeterni sidera mundi, » (« les astres de l’univers éternel. ») Mais Lucrèce venait de dépensé la plupart des vers jusqu’ici de ce cinquième livre de DRN afin que nous renoncions à l’idée que le monde soit éternel. « The poetical epithet is scientifically unfortunate, being ‘contra Epicuri doctrinam’ (Faber). » - Smith/Rouse. Enfin, on lit à vers 5.511 - 512, « ex utraque polum parti premere aera nobis/dicendum est » (« il faut supposer qu'elle reçoit à ses deux pôles une double pression de l'air » – Remacle). Il s’ensuit que l’auteur suppose que la terre tienne la forme d’une sphère. Or, dans les vers 1.1052 – 1082, Lucrèce se moque – mirabile dictu ! de l’idée de la gravité et des antipodes : « pondera . . . sursum/nitier . . . retro requiescere posta ». D’ailleurs, les vers 5.534 – 538 présupposent une terre plate : « Terraque ut in media mundi regione quiescat,/ evanescere paulatim et decrescere pondus/convenit, atque aliam naturam subter habere/ex ineunte aevo coniunctam atque uniter aptam/partibus aeriis mundi quibus insita vivit. » (« Pour que la terre reste en repos au centre du monde, il faut que peu à peu décroisse et s'annihile sa pesanteur, et qu'elle ait pris dans sa partie inférieure une nouvelle nature fondue originellement dans une étroite unité avec les parties aériennes du monde auxquelles elle est incorporée. » - Remacle) Il n’y a pas de telle « partie inférieure » pour une sphère dans l’espace infini. (Pourquoi Lucrèce, ce prêcheur de la raison et la pensée systématisée, a-t-il s’accroché à telle conception ringarde comme celle de la terre plate ? C’est un mystère.) Á qui le profit de ces contradictions? Á quelqu’un qui veut que les gens croient à un monde largement stable mais avec du caprice dans les détails. Un homme frivole en matière philosophique, qui connaît un peu de la science contemporaine, tout en ignorant les différences importantes entre les divers systèmes. Un homme qui n’hésite pas à insérer ses vers médiocres dans l’œuvre d’un grand poète. Peut-être que c’est la même personne qui a écrit les vers 1.638 - 644 : Auguste. (More Analyses, “Did Augustus invite himself in Lucretius’ work too?” dated 2009.12.21) - mjt
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  • Ecrit le : 27-10-2010 19:17:36 par Visiteur
  • Joli titre. Qu'Auguste se soit introduit clandestinement dans le De Natura, la chose ne fait guère de doute en effet, et la piste que vous indiquez s'annonce prometteuse. Comme vous le dites bien, les arguments doivent porter à la fois sur le fond et sur la forme. -jym
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